mercredi 8 mars 2017

61. A propos de la « préférence nationale »


Classement : préférence nationale ; Front national




Référence
*Jean-Claude Jaillette, « Front national, le retour aux fondamentaux », Marianne, 24 février 2017, page 29

L’auteur
Selon le site de Marianne (lien)
« Rédacteur en chef
Dans l'aventure depuis le premier jour en 1997.
Successivement directeur de la rédaction de Que Choisir et chef du service Vous à Libération.
Auteur des Dossiers noirs de la malbouffe (Albin Michel 2000), Le procès de la vache folle n'aura pas lieu (avec Jean-Louis Thillier, Hachette Littérature 2003), Sauvez les OGM (Hachette Littérature 2009), Les fruits de ma colère (avec Pierre Priolet, Robert Laffont, 2011). »
Selon le site de France Culture (lien)
« Jean-Claude Jaillette est rédacteur en chef du service "Société" à l'hebdomadaire Marianne. »

Texte
Cet article hostile au Front national contient, à propos de la notion (ou slogan) de « préférence nationale », un énoncé qui me semble poser un problème fondamental.
Jean-Claude Jaillette écrit en effet (colonnes 2 et 3) :
« La préférence nationale qui réserve les droits sociaux et les HLM aux Français, en contradiction avec les fondements républicains de la Constitution, est désormais mise en avant comme jamais depuis 2002, année où Jean-Marie Le Pen est parvenu au second tour. « On est chez nous ! », le slogan emblématique de la préférence nationale rebaptisée « priorité nationale » est également encouragé par la candidate. »

Commentaires
Je ne sais pas si ce passage est exact sur le plan historique, mais la proposition « en contradiction avec les fondements républicains de la Constitution » est discutable. Selon l’auteur, une mesure fondée sur la différence entre citoyen français et citoyen d’un autre pays est contradictoire avec « les fondements républicains de la Constitution ».
Or, il existe depuis longtemps une pratique qui, suivant ce point de vue, aurait été anticonstitutionnelle, voire antirépublicaine : le fait que le statut de fonctionnaire (titulaire) était réservé aux personnes pourvues de la nationalité française ; actuellement, il est aussi accessible à des personnes pourvues de la nationalité d’un pays de l’Union européenne, mais c’est une dérivation de l’ancienne situation, dans la mesure où tout avantage attribué à des nationaux du pays doit être accordé aux nationaux des autres pays européens.
Il est donc certain qu’aucune « préférence nationale » ne peut être opposée aux nationaux européens, essentiellement en vertu du traité de Maastricht (1992). Mais, de fait, une « préférence nationale » (à l’échelle de l’Union européenne) existe en ce qui concerne l’accès à la fonction publique.
Le caractère anticonstitutionnel, voire antirépublicain, de la « préférence nationale » ne paraît pas bien fondé. En revanche, une préférence nationale stricte serait en contradiction avec les traités européens.



Création : 8 mars 2017
Mise à jour :
Révision : 5 septembre 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Territoires
Page : 61. A propos de la « préférence nationale »
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2017/03/a-propos-de-la-preference-nationale.html








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