dimanche 2 mars 2014

4. Une indigestion de millefeuille

Quelques réflexions sur la métaphore du « millefeuille » appliquée à l’organisation territoriale de la République française


Classement : 




La métaphore du « millefeuille administratif français » est un lieu commun d’utilisation intensive dans les médias français.
Selon eux, le système administratif français serait « un empilement », on ne saurait pas « comment se répartissent les compétences », « on » aurait créé de nouvelles structures sans que « on » songe à « supprimer les anciennes », bref : tout cela « n’est pas lisible ».
On peut s’étonner que des journalistes avancent ce dernier argument, eux dont le rôle est d’informer, d’expliquer ce qui n’est pas forcément simple pour leurs lecteurs ; apparemment, il est plus gratifiant (et sans doute plus facile) d’annoncer et de dénoncer cette « non lisibilité ».
L'usage de ce lieu commun concerne même des usagers du système médiatique. Ainsi, Marianne (7 au 13 février 2014, page 50) retransmet, sous le titre « Le serpent de mer territorial » (autre métaphore !), un courrier de M. Jacques Vuillemin, de Besançon, courrier qui représente une demie page dans un hebdomadaire prestigieux, où on peut lire, entre autres :
« Des communes, des communautés de communes, des établissements intercommunaux, des agglomérations, des cantons, des départements, des régions. On ne sait plus si l’édifice local français relève plus du mille-feuille ou de la pièce montée. ».
Ce moldu (courriériste récurrent de Marianne) aurait pu ajouter à sa liste, pour faire bon poids, « arrondissements, syndicats de communes, COMCOM, communautés urbaines, communauté de pays, communautés d’agglomération, SIVOM, SIVU », etc.) : il s’est contenté de « communautés de communes », « établissements intercommunaux » et « agglomérations », sans se rendre compte (?) que c’est la même chose, de son point de vue ; d’un point de vue un peu informé, je signale que le concept d’ « agglomération » ne relève pas de l’organisation administrative, mais du système conceptuel (géographique et statistique) de l’INSEE.
Apparemment le service concerné de Marianne n’a pas trouvé à redire à la prose de Jacques Vuillemin.
Soucieux du progrès culturel du peuple des journalistes, j'essaierai peut-être dans des pages dont la publication est encore à venir, de décrypter le « millefeuille » (ou « mille-feuille ») ; puis d'étudier la question de la « suppression d’un échelon » (annonce d'un plan en deux parties, pour le moment).

La suite dans les pages (peut-être) à venir
*Tentative de décryptage du « millefeuille administratif » à l’usage des journalistes français malcomprenants
*Faut-il supprimer l’échelon du département ?

Ajout du 8 mars 2014
Sur France Musique, vers 8 h 10, intervention d'un « chroniqueur politique », qui, sans doute pour fêter la Journée de la femme, consacre sa « chronique » au « millefeuille administratif » et plus particulièrement à « la nécessité d'une action énergique pour réduire le nombre des communes, qui..., dont auxquelles..., on a rajouté l'intercommunalité, qu'on a fait que de rajouter un échelon, ... rendant encore plus confus, .... et puis ça coûte plus de sous. ».
Ce n'est pas un chroniqueur, mais un empileur de lieux communs et un individu qui se vautre dans le plaisir de dénoncer, de s'attribuer une fonction de tribun, totalement inepte puisqu'il s'adresse à des gens qui n'ont absolument rien à faire des sottises qu'il profère sur un sujet sans intérêt.




Création : 2 mars 2014
Mise à jour : 8 mars 2014
Révision : 28 septembre 2017
Auteur : Jacques Richard
Blog : Territoires
Page : 4 Une indigestion de millefeuille
Lien : http://jrichardterritoires.blogspot.fr/2014/03/4-millefeuille.html








Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire